Chronique : l’extraction minière en République démocratique du Congo

Parti Pris, c’est un espace libre. Chaque article est une prise de position de la personne qui le rédige, qu’elle soit membre de Parti Civil ou invitée.

La crise écologique n’a pas de frontières

La crise écologique n’a pas de frontières. Les émissions locales de gaz à effet de serre provoquent un réchauffement mondial. La pollution des sols, de l’eau et des terres possède des conséquences à des milliers de kilomètres de leur source initiale. Une réalité est souvent négligée : notre mode de production et de consommation détruit des écosystèmes dans notre pays, mais surtout à l’international. Certains exemples ont récemment été fortement médiatisés, comme la production d’huile de palme et la déforestation induite. D’autres restent encore trop méconnus. C’est le cas de l’extraction minière.


Fin 2021, la Synergie des Organisations de la Société Civile pour la Promotion des Droits Humains et de l’Environnement (SYDHE) de la République Démocratique du Congo (RDC) s’est tournée vers Parti Civil. Une multitude de problématiques se posent à eux : leurs Parcs naturels nationaux sont bafoués, la prédation des firmes multinationales est insidieuse, persistante et fait fi des réglementations locales, les conditions de travail dans les mines sont préoccupantes, la concertation locale reste l’exception et la perte de biodiversité liée à ces activités économiques fait craindre l’accroissement de la vulnérabilité de leur territoire. L’alerte de la SYDHE est claire : l’exploitation illégale et le commerce illicite de minerais fait rage dans leur pays, et les organisations de la société civile française peuvent contribuer à la lutte contre ce commerce humainement et écologiquement néfaste.

Une actualité préoccupante

Depuis quatre mois, la SYDHE nous tient informés d’événements préoccupants. Suite à l’interdiction d’exploitations de mines sans contrats, les populations locales assistent au retour illicite des entreprises responsables de l’exploitation, qualifiée de pillage par les habitants. Malgré les alertes transmises aux autorités, l’exploitation illicite se poursuit, dépossédant les habitants de leurs ressources et dégradant durablement les écosystèmes. Certains villages s’en trouvent durement impactés, comme Nsiamfumu (côte Ouest de la RDC) et Kinkazi (province du Kongo-Central).

Puis, suite aux conflits entre parties prenantes survenus dans la Réserve Naturelle d’Itombwe (la plus grande et la plus isolée des forêts de montage intactes d’Afrique), des assises sont organisées pour pacifier sa gestion et la mettre en conformité avec la réglementation environnementale du pays, et le respect des droits des peuples autochtones y résidant. Mais cette concertation est vite discréditée par l’absence de certains responsables politiques, impactant l’élaboration d’une gestion participative de la réserve. 

La SYDHE sollicite notre soutien

Dans un contexte de dialogue limité avec les autorités locales, et de responsabilité élargie des producteurs européens présents sur le territoire congolais, la SYDHE sollicite donc notre soutien. Notre activité d’information citoyenne et de plaidoyer possède un intérêt pour eux : en sensibilisant les européens à ces enjeux de terrain, des avancées réglementaires pourraient avoir lieu en Union européenne. Ces avancées auraient des conséquences concrètes sur le terrain : en assurant une traçabilité des chaînes de production, en condamnant les entreprises agissant illégalement, en consommant de manière frugale les biens de consommation et services (notamment numériques) dont les minérais sont des composants essentiels, les ressortissants internationaux peuvent venir en aide à la SYDHE dans son action de protection des populations et des écosystèmes.

Parti Civil a donc décidé de réaliser une chronique dédiée à l’extraction minière en RDC, afin d’informer et, surtout, d’élaborer des recommandations concrètes destinées aux citoyens et aux pouvoirs publics européens. 


La crise écologique requiert une solidarité internationale accrue

La lutte contre l’urgence écologique ne pourra se faire uniquement au niveau national. Les enjeux requièrent une solidarité accrue vis-à-vis des pays directement impactés par nos modes de consommation et la présence de nos entreprises sur leur sol. Notre résistance face à l’impératif d’une transition écologique ambitieuse et rapide, crée des vulnérabilités fortes à l’international. 

Nous décidons donc de collaborer entre associations de la société civile, à travers les frontières, afin de se confronter à nos responsabilités.

Le prochain article de cette chronique sera dédié aux causes de l’extraction minière en République démocratique du Congo. 

Portrait d'Eva Morel, Responsable Etudes et Publications chez Parti Civil.

PAR EVA MOREL


Directrice du Pôle Études et Opinions chez Parti Civil. Mais aussi, Collaboratrice Parlementaire et Co-Présidente de QuotaClimat. Prise de conscience de l’urgence climatique Transition agricole et alimentaire Politique européenne Egalité des genres et des chances

PAR EMILIE ROQUES


Pôle Marketing et Communication chez Parti Civil. Mais aussi, étudiante en Communication au CELSA. Egalité des genres • Economie circulaire

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